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Photographie (c) R. Chipault / Agalmata

ENQUÊTE. Elle hérite d’un tableau et se bat pour le faire authentifier: un chef d’œuvre de Raphaël redécouvert sur la Côte d’Azur?

Par Christophe Cirone (Source : Nice Matin)

Une Azuréenne revendique l’authenticité d’une Madone aux œillets dont elle a hérité, un tableau de Raphaël ? Pour la première fois, une expertise fouillée tend à accréditer cet incroyable scénario, armes scientifiques à l’appui. « Nice-Matin » la dévoile aujourd’hui en exclusivité. Débats en vue.

 

Comment authentifier un chef-d’œuvre ? Un nouveau Raphaël sort de sa cachette

Par Léa Simone Allegria (Source : Marianne)

Fer, cobalt, mercure, liants, tout concorde, l’œuvre a bien été peinte au XVIe siècle, et la palette extrêmement riche est conforme à celle qu’employait Raphaël au cours de sa période florentine. La facture est en outre celle du Maître qui superposait plusieurs « couches monochromes translucides, formant une sorte de millefeuille », conformément à l’enseignement de Léonard. Les radiographies montrent plusieurs repentirs : l’artiste a raccourci le pied de l’Enfant Jésus, il a corrigé les mains de la Vierge et il a supprimé un pan de son vêtement. Or, qui dit repentir, prouve qu’il s’agit de l’œuvre originale et non d’une copie. Mais il y a plus : l’artiste a modifié la coiffure, passant de la coiffe à la mode dans la première décennie du XVI e siècle à Florence à une nouvelle mode plus tardive, des années 1515. Raphaël serait donc revenu à son tableau. « C’est une œuvre d’intérêt patrimonial majeur. Elle a sa place dans un grand musée. Ma profonde conviction, fondée sur l’imagerie et les analyses scientifiques, c’est qu’elle est bien de Raphaël » conclut aujourd’hui Laure Chevalier.

Quand elle entend parler de cette histoire, elle décide d’en savoir plus et d’analyser le tableau. Neuf années seront nécessaires pour venir à bout de son expertise, à travers, entre autres, des études des pigments et du style, utilisation de techniques infrarouge et réflectographie. Pour elle, il s’agirait même de l’original ou d’une seconde version d’une autre Madone aux oeillets de Raphaël et que l’on peut admirer à la National Gallery de Londres.

 

ENQUÊTE. Elle hérite d’un tableau et se bat depuis des décennies pour le faire authentifier: c’est peut-être une toile de maître

Source : The WorldNews

« Une œuvre majeure »

« C’est une œuvre d’intérêt patrimonial majeur. Elle a sa place dans un grand musée. Ma profonde conviction, fondée sur l’imagerie et les analyses scientifiques, c’est qu’elle est bien de Raphaël. » Il a fallu neuf ans à Laure Chevalier pour lever ses derniers doutes. Cette historienne de l’art est spécialiste des méthodes d’expertise et de la traçabilité des œuvres. Elle a étudié celle-ci sous toutes ses coutures.

 

Cannes : le tableau d’une retraitée authentifié comme un Raphaël ?

Source Le Point

L’autre Madone aux œillets

Une autre œuvre, baptisée la Madone aux œillets et attribuée à Raphaël, trône déjà à la National Gallery de Londres. Le musée britannique en a fait l’acquisition en 2004, pour 32,5 millions d’euros. L’experte juge qu’il existe deux versions de cette peinture. Celle présente sur la Côte d’Azur pourrait être l’original ou bien une seconde version terminée par Ridolfo del Ghirlandaio, un proche du maître d’Urbino.